mercredi 14 mars 2012

Une minute de silence...

Silence, ils souffrent!
Comme tous mes compatriotes, je me suis pris ce matin l'horreur de notre condition humaine en pleine poire, à l'heure du petit dèj, l'heure où on se demande de quoi aujourd'hui sera fait.
J'ai de la chance, notez. Je n'ai pas été réveillée par un coup de fil qui ficherait ma vie en l'air, je n'ai pas passé la nuit dans l'horreur et la douleur d'un parent qui perd son enfant.  Non, je suis juste une belge qui au réveil a entendu l'annonce de cet accident dans lequel 22 enfants et 6 adultes ont péri.
On est humains, mortels.. Mais quand même..
Et puis la radio a continué à expliquer le peu qu'ils en savaient, et j'ai senti les poils de ma nuque se hérisser en entendant un intervenant dire que cela avait été très difficile pour les sauveteurs de découvrir, je cite, "les corps torturés" des gamins.
Combien de parents, de grands-parents, de frères et de soeurs ont entendu en même temps que moi ces mots qui les hanteraient à jamais?

On est humains.. Fascinés par le morbide, et vas-y que je te vomis du gore au petit-dèj!
Aujourd'hui, j'ai donc eu la confirmation, si besoin en était, que parmi les journalistes qui s'affichent la mine sombre et la larme à l'oeil, il y avait pas mal de charognards, prêts à tout pour un gros titre..
"Les enfants ne criaient même plus" titrera un journal sur son édition en ligne..
La nausée..
"On peut constater du sang sur la porte du car, sans doute laissé par les enfants qui ont voulu s'enfuir" dira le journaliste lors de l'édition spéciale à la télé
Le dégoût, à nouveau..
Parce que l'image du car éventré est bien assez explicite pour qu'on n'aie pas besoin qu'on nous en remette un couche.
Une minute de silence, s'il vous plaît.. Pour penser à ceux qui souffrent, et pour que peut-être, quand les mots reviendront, ils se fassent plus sobres, et plus respectueux